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Quel est l’impact de l’absentéisme ? Calculez vos coûts directs et indirects

Presque 1 600 euros par collaborateur et par an : voilà ce que coûte l’absentéisme à une entreprise belge moyenne pour les heures non prestées. Et ce montant ne tient compte que des coûts salariaux. Il ne dit donc encore rien de l’impact sur la productivité, des heures supplémentaires effectuées par des collègues ou des frais de remplacement du collaborateur malade. L' experte en absentéisme Katleen Jacobs recense tous les coûts.

Dans son Rapport sur l’absentéisme pour cause de maladie 2024, SD Worx a calculé les coûts directs de l’absentéisme pour le secteur privé sur la base des données salariales de près d'un million de travailleurs. Katleen Jacobs, consultante juridique chez SD Worx, a collaboré à ce rapport : " L’année dernière, les coûts directs de l’absentéisme se sont élevés à 1 580,94 euros par collaborateur à temps plein."

Le nombre moyen d’heures non prestées par travailleur à temps plein en raison de l’absentéisme a été multiplié par le salaire horaire moyen, tous secteurs confondus. Pour une entreprise qui compte cent collaborateurs, les coûts s’élèvent donc à près de 160 000 euros. En multipliant ce montant par le nombre total d’ETP, vous obtenez une évaluation assez précise du coût direct de l’absentéisme pour votre entreprise. 

    "L’année dernière, les coûts directs de l’absentéisme se sont élevés à 1 580,94 euros par collaborateur à temps plein."

    Katleen Jacobs, Business Unit Manager Legal Consultancy, SD Worx

      La tendance à la hausse de l’absentéisme se maintient

      « Malheureusement, tant l’absentéisme de courte durée (<1 mois) que l’absentéisme de moyenne et de longue durée (>1 mois et <1 ans) continuent d’augmenter au fil des ans », poursuit Katleen. Un certain nombre d’autres tendances persistent également. Par exemple, les absences de courte durée fréquentes sont un problème que l’on rencontre surtout chez les jeunes collaborateurs. Les travailleurs plus âgés sont plutôt absents pendant de plus longues périodes.

      Le secteur des soins de santé est celui où l’absentéisme est le plus élevé. Par ailleurs, l’écart entre les ouvriers et les employés est frappant : les ouvriers sont malades presque deux fois plus souvent que les employés. De ce fait, les secteurs d’ouvriers ou mixtes (qui occupent à la fois des ouvriers et des employés) ont généralement un taux d’absentéisme plus élevé que les secteurs d’employés.

      À propos du Rapport sur l’absentéisme de SD Worx

      Les chiffres du Rapport sur l’absentéisme pour cause de maladie sont basés sur les dernières données salariales de SD Worx : des données anonymisées d'un million de travailleurs de plus de 38 000 entreprises privées belges. Il s’agit de travailleurs âgés de plus de 18 ans et en service depuis plus de 6 mois, à l’exclusion des étudiants et des travailleurs intérimaires. 

        Téléchargez le rapport sur l’absentéisme pour cause de maladie

        L’absentéisme, cela coûte cher

        Une entreprise de 100 collaborateurs fait face à près de 160 000 euros de coûts directs liés à l’absentéisme. Cela donne à réfléchir !

        Katleen : « Dans les secteurs à hauts salaires, ce montant est évidemment plus élevé, puisque ces 1 500 euros représentent une moyenne, tous secteurs confondus. Mais même indépendamment de cette nuance, le montant donne une idée assez réaliste de l’impact de l’absentéisme sur vos coûts ou de ce que vous pourriez économiser si vous faisiez baisser vos chiffres de l’absentéisme. »

        La situation financière ne devrait pas s’améliorer pour les entreprises qui ne prennent pas le problème de l’absentéisme à bras-le-corps, au contraire. Depuis 2024, les employeurs qui ont trop de malades de longue durée (> 1 an) sont redevables d’une cotisation de solidarité.

        En outre, le nouvel accord de gouvernement a annoncé de nombreuses mesures qui ciblent l’absentéisme. Celles-ci mettent encore plus l’accent sur la responsabilité des employeurs : après la période de salaire garanti en cas de maladie, l’employeur devrait encore payer 30 % de l’allocation de l’INAMI pendant deux mois. Si les PME seraient exonérées de cette nouvelle mesure, l’on peut noter que c’est justement dans les grandes entreprises que l’absentéisme de moyenne durée a le plus augmenté l’année dernière.

          Un remplacement jusqu’à 50 % plus cher que les coûts salariaux

          Ces coûts directs s’accompagnent également de très nombreux coûts indirects.

          Le travail ne s’arrête pas parce que des travailleurs sont tombés malades. Cela signifie que le reste de l’équipe doit faire des heures supplémentaires, ou bien qu’il faut chercher des remplaçants, par exemple sur une base intérimaire. 

          Une autre solution est d’intégrer systématiquement une capacité excédentaire. Mais toutes ces options ont un coût. Ainsi, le recours à des intérimaires ou aux heures supplémentaires coûte jusqu’à 50 % plus cher que les frais de personnel ordinaires. Pour estimer ces coûts indirects, nous ajoutons encore 25 % aux coûts directs par travailleur.

            Par ailleurs, l’absentéisme a de nombreux effets non mesurables, comme une détérioration de la qualité, des interruptions du service, des frustrations au sein de l’équipe et pour les clients et un impact négatif sur la réputation de l’employeur. 
             

            « Les coûts non mesurables pèsent particulièrement lourd en cas d’absences de courte durée fréquentes », commente Katleen. « Vous risquez de vous retrouver dans un cercle vicieux qui conduit à encore plus d’absentéisme, voire à une rotation de personnel. Accordez dès lors aussi suffisamment d’attention aux collaborateurs qui reprennent le travail des absents.  »
             

              Les points de référence replacent vos chiffres dans le contexte

              Il est impossible d’exclure totalement l’absentéisme. Comment savoir si les chiffres de mon organisation sont acceptables ?

              « Les points de référence vous permettent de savoir si vos chiffres de l’absentéisme correspondent à ceux d’autres organisations de votre secteur ou s’ils sont d’un ordre de grandeur similaire. Mais attention, ils ne disent rien à propos de la problématique de l’absentéisme proprement dite. Supposons que vous soyez actif dans les soins de santé et que vous obteniez un score légèrement supérieur à la moyenne de votre secteur. Pouvez-vous dormir sur vos deux oreilles pour autant ?  Et si vous constatez une hausse de l’absentéisme dans votre entreprise, mais que le taux ne dépasse pas la moyenne du secteur, pouvez-vous l’ignorer ? »

                "Communiquez les chiffres de l’absentéisme ainsi que le coût. Cela ouvrira les yeux sur l’impact financier."

                Katleen Jacobs, SD Worx

                  Inscrivez l’absentéisme à l’ordre du jour de la concertation sociale

                  Que faire si les coûts de l’absentéisme sont élevés dans votre organisation ?

                  Le problème de l’absentéisme ne se règle pas en une semaine. 

                  Ne laissez donc pas les choses suivre leur cours et brisez le tabou. Entretenez-vous avec les responsables et d’autres “‘antennes’’ sur le lieu de travail. Abordez la question dans les départements et les groupes de personnel qui enregistrent un taux d’absentéisme élevé. En effet, ce sont les signaux sur le terrain qui inspireront les mesures à prendre. C’est toujours une bonne idée d’impliquer vos travailleurs : cette implication en soi constituera déjà un rempart contre l’absentéisme.

                  Veillez aussi à ce que les responsables directs soient au courant du coût de l’absentéisme dans leur équipe. Après tout, leur participation sera essentielle pour trouver des solutions. »

                    Des chiffres de l’absentéisme à l’action

                    Vous souhaitez mieux comprendre l’absentéisme au sein de votre entreprise ? 

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