L'horeca à moitié du niveau d'emploi normal
Les vacances d'été seront déterminantes pour la relance de l'horeca – Témoignage de Balls & Glory
12 juni 2020
Depuis que l'horeca belge a rouvert ses portes le 8 juin, SD Worx constate qu'il a repris ses activités à 43 % (la semaine du 8 juin) et à 48 % au maximum au cours des semaines suivantes. Le secteur horeca n'atteint que la moitié de l'emploi normal en juin. Les vacances d'été seront décisives. C'est ce qu'a calculé SD Worx, spécialiste en RH, sur la base des données salariales les plus récentes de plus de 20 000 travailleurs auprès de plus de 2 200 employeurs actifs dans l'horeca.
Seulement une demi-relance
Vassilios Skarlidis, Directeur Régional PME de SD Worx : « Au mois de mai, notre horeca a pu maintenir un emploi limité de 20 % grâce au take away. Lors de la réouverture, nous avons observé plus d'un doublement de l'emploi, pour atteindre près de 50 % de taux d'occupation, mais le "comeback" indispensable se fait encore attendre. Les mois d'été seront décisifs pour l'emploi et la reprise dans ce secteur. »
Seule la première semaine de mars a encore été normale, avec près de 80 % de jours prestés. La semaine du 9 mars a déjà souffert d'un week-end manqué : à partir du samedi 14 mars, tous les restaurants ont dû fermer leurs portes.
Wim Ballieu de Balls & Glory, qui compte sept établissements, dont 5 franchisés et 40 collaborateurs, le confirme : « Nous sommes encore loin du niveau d'avant la crise. Mais l'évolution est conforme aux attentes. Début juillet, nous avons dressé le premier bilan : notre magasin et nos restaurants enregistrent une perte de volume de 28 % par rapport à l'année dernière. Certaines personnes reviennent au restaurant grâce à nos mesures en matière d'hygiène et de distanciation. Mais la vie classique en ville (habiter, travailler, sortir et profiter de la culture) n'est pas encore revenue à la normale. Un quart de nos heures de travail sont encore remplacées par du chômage temporaire, mais nous espérons pouvoir y remédier rapidement. Nous essayons de répartir les heures de manière honnête et solidaire entre nos collaborateurs. Concernant les vacances, la plupart des membres de l'équipe souhaitent travailler après cette longue période de fermeture de nos restaurants. Ceci dit, nous laisserons quand même les collaborateurs qui ont travaillé dur (pour les services de livraison) prendre congé et les remplacerons par des collègues qui étaient en chômage. Nous aurons ainsi tout le monde en stand-by pour l'automne, ce que nous attendons avec impatience. Par ailleurs, l'annulation des festivals et autres événements nous fait rater beaucoup de ventes de « boulettes & stoemp » au sein de notre département Foodtruck. D'autre part, le confinement nous a permis d'augmenter notre chiffre d'affaires de vente au détail de 40 %, ce qui a entraîné plus d'emploi. Si davantage de personnes passent leurs vacances en Belgique, nous espérons qu'elles nous rendront visite. »
La relance est amorcée, mais l'horeca reste le principal utilisateur de la mesure d'aide
L'horeca se situe dans le top trois des plus fortes hausses en termes d'emploi, après les coiffeurs et les entreprises de titres-services. Sur une base mensuelle, SD Worx constate plus qu'un doublement du nombre de jours d'emploi.
L'année 2020 avait pourtant bien débuté, avec 81,3 % et 84,8 % de jours ouvrés en janvier et février, soit presque le même niveau qu'en 2019 (respectivement 81,9 % et 86,0 %). À partir de mars, l'emploi est retombé de moitié, lorsque le gouvernement a annoncé la fermeture le 14 mars. Le plancher absolu a été atteint en avril, avec seulement 13,5 % de jours de travail. Heureusement, le secteur a pu faire appel au chômage temporaire, qui a été maximal en avril avec 78 % de jours de chômage temporaire. En juin, ce pourcentage a diminué de moitié pour atteindre 47 %. L'horeca est donc le plus gros utilisateur de la mesure d'aide, avec le secteur aérien (46,17 %).
Juillet et août : l'heure de vérité
Vassilios Skarlidis de SD Worx ajoute : « Il y a bien sûr aussi des différences au sein même du secteur horeca : les restaurants, cafés et hôtels se portent mieux que le catering et les restaurants d'entreprise. Le retard au niveau du catering pour les événements continuera à se creuser durant l'été. Mais en réalité, tous les sous-secteurs peuvent faire un sérieux bond en avant. Notre horeca souhaite tourner à nouveau à plein régime cet été. »