Les études montrent qu’être toujours connecté via le net ou un téléphone est une cause majeure de stress (malsain). Le corps est en effet constamment en phase d'alerte. Même si une petite dose de stress n'est pas nocive – la plupart d'entre nous ont même besoin d'une bonne dose –, la situation devient problématique si la contrainte dépasse la capacité d'endurance de la personne. Un stress excessif mène à un burn-out dans de nombreux cas.

Plus de temps hors ligne : moins de risques de burn-out au travail
Plus de la moitié des travailleurs belges travaillent en dehors de leurs heures de travail, ce qui est potentiellement nuisible pour leur santé. En effet, être toujours connecté augmente considérablement le risque de burn-out. Le gouvernement mise sur plusieurs nouvelles mesures pour attirer votre attention et celle de vos collaborateurs sur les dangers de la connexion continue et endiguer l'augmentation du nombre de malades de longue durée.
Vérifier rapidement vos mails avant de vous coucher. Ou lire des rapports pendant une petite heure le week-end. Ces scénarios vous semblent familiers ? Il n'y a rien de surprenant à cela : nous sentons tous que la frontière entre vie privée et travail s'estompe de plus en plus. Les horaires de travail flexibles, par exemple, sont utiles si l'on veut combiner carrière et famille. Le revers de la médaille est que vos collaborateurs doivent travailler plus souvent chez eux. De plus, la vaste gamme d'outils qui facilitent le travail en dehors des heures de bureau joue certainement aussi un rôle.
Des chiffres parlants
Entre 2005 et 2015, le nombre de personnes malades à domicile pendant plus d'un an a augmenté de 80 %, selon le site web du ministre du Travail Kris Peeters. Une grande partie de ces malades de longue durée souffrent de burn-out. Nous constatons également un glissement frappant au niveau de l'âge : alors que les personnes concernées étaient surtout âgées de 45 à 50 ans il y a quelques années encore, c'est à présent le groupe des 25-35 ans qui est le plus touché.
Aperçu des règles existantes
Il existe tout d'abord des règles de base concernant le temps de travail. La législation est stricte : le temps de travail maximum est limité et les heures supplémentaires doivent être compensées. Seuls les travailleurs qui ont une fonction de direction ou un poste de confiance ne sont pas concernés.
En outre, une CCT du Conseil national du Travail stipule qu’en tant qu’employeur, vous devez prévenir le stress causé par le travail et/ou y remédier. Vous êtes également tenu, depuis 2014, d’investir dans la prévention des risques psychosociaux au travail, tant au niveau collectif qu’individuel.
Miser plus encore sur la prevention
Avons-nous besoin de plus de protection légale en matière de disponibilité et de joignabilité illimitées ? Le ministre Peeters estime que oui. Grâce à de nouvelles mesures, il souhaite vous inciter, vous et vos collaborateurs, à définir clairement ensemble quand et comment une personne doit être joignable ou non. Le but ? S'assurer que vos collaborateurs n'effectuent pas continuellement des activités en rapport avec leur travail durant leurs temps libres et réduire ainsi leur stress.
Le ministre Peeters s'est inspiré de ce que font nos voisins du Sud. Depuis le 1er janvier 2017, il existe en France ce que l'on appelle le « droit à la déconnexion ». Les grandes entreprises doivent conclure des accords spécifiant les moments où les travailleurs peuvent se déconnecter. Faute d'accords, l'employeur est tenu d'élaborer une charte et de prendre des mesures en faveur d’une « utilisation raisonnable des outils numériques ».
Dans la pratique
Il ne s'agit pas d'un droit général à la déconnexion, mais d'une concertation obligatoire sur la déconnexion et l'utilisation des moyens de communication numériques au sein du Comité de Prévention et de Protection au Travail.
En tant qu'employeur, vous devez organiser cette consultation de votre propre initiative et ce, régulièrement et chaque fois que les représentants du personnel le demandent. Le Comité peut formuler des propositions et des avis. Vous restez maître de la situation : vous décidez si vous êtes d'accord ou non avec les propositions et les avis émis, et si vous voulez les implémenter et comment. Les mesures décidées peuvent être intégrées dans le règlement de travail, mais aussi dans une politique ou une CCT. Par exemple, il peut être convenu qu'aucun e-mail urgent ne peut être envoyé après 18 heures et pendant le week-end. Pour renforcer cette mesure, vous pouvez décider que si une personne ne respecte pas cette règle, le destinataire n'est nullement obligé de répondre le jour même.
S’il n'y a pas de Comité d'entreprise, la concertation a lieu avec la délégation syndicale. Ou directement avec vos collaborateurs, s’il n'existe pas de délégation syndicale.

L’épargne-carrière peut être une solution parmi d'autres pour garder vos employés en bonne santé plus longtemps. Avec ce régime, votre employé peut épargner du temps dont il profitera plus tard dans sa carrière sous la forme de congés. Il peut ainsi moduler l'intensité de sa carrière et insérer dans sa vie professionnelle des pauses qui lui permettront de souffler. Découvrez comment introduire le compte d'épargne-carrière sans plus attendre.
Enfin, des études montrent que les collaborateurs très engagés sont jusqu'à 50 % moins absents pour cause de maladie et souffrent moins de stress négatif. En d'autres termes, stimuler l'implication est le moyen préventif par excellence pour réduire l'absentéisme. Créer une bonne ambiance parmi les collègues, accorder plus d'autonomie à chaque travailleur et offrir suffisamment d'opportunités de développement personnel sont des mesures propres à rendre le travail plus agréable, tout en réduisant le stress.