Remettre au travail un maximum de malades de longue durée qui peuvent et veulent travailler : voilà l’ambition du plan « retour au travail » de Frank Vandenbroucke. Dans ce contexte, le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique propose un ensemble de mesures destinées avant tout à accompagner et responsabiliser. Le régime est encore loin d’être définitif, mais il suscite déjà de nombreuses questions. Nous répondons aux plus importantes.
Les grandes lignes du plan « Retour au travail »
- 1er axe : l’accompagnement des travailleurs en incapacité de travail. Des études montrent à quel point il est important que les travailleurs malades se remettent à travailler au plus vite. Cela augmente considérablement leurs chances de réintégration humaine et efficace sur le lieu de travail. Le plan s’appuie sur la rédaction d’un trajet d’accompagnement. Toute personne en incapacité de travail pendant 10 semaines reçoit un questionnaire auquel elle doit répondre dans un délai de 2 semaines. Le travailleur en incapacité de travail évalue lui-même sa situation et s’il se sent prêt à reprendre le travail. Des moments de contact avec le médecin-conseil de la mutualité et le coordinateur « Retour au travail » (ReAT) permettent d’examiner si une aide concrète est nécessaire pour un emploi adapté.
- 2e axe : la responsabilisation. Cet élément s’adresse aussi bien au travailleur en incapacité de travail qu’à l’employeur. Dans une phase ultérieure, un engagement concret sera également demandé aux mutualités, aux médecins et aux régions. Toutes les parties concernées auront ainsi un rôle à jouer dans la politique de ReAT.
- Responsabilisation du travailleur en incapacité de travail : il est demandé aux travailleurs en incapacité de travail de faire preuve d’engagement et de saisir les occasions qui correspondent à leurs possibilités. Les personnes qui refusent de répondre aux invitations pour un moment de contact avec le médecin-conseil de la mutualité ou le coordinateur ReAT risquent de perdre 2,5 % de leur indemnité d’incapacité de travail.
- Responsabilisation de l’employeur : les entreprises affichant un nombre excessif d’absences pour maladie versent une cotisation patronale ONSS spécifique de 2,5 % sur base annuelle ; les entreprises se situant dans la zone à risque (= lorsque les chiffres relatifs aux absences tendent vers un dépassement de la moyenne) seront informées par écrit par l’ONSS.
- Outre l’accompagnement et la responsabilisation, le plan prévoit également d’autres nouveautés : la suppression du certificat de maladie en cas de courte absence d’un jour maximum, et ce jusqu’à 3 fois par an pour chaque travailleur. À cela s’ajoutent un assouplissement des règles relatives à la durée de travail en cas de reprise progressive du travail et une prime de participation au marché du travail pour les travailleurs qui, pour des raisons médicales, réduisent leur volume de travail.
Après son adoption définitive, ce plan entrera en vigueur au 1er janvier 2023, mais nous n’en sommes pas encore là pour le moment.