L'absentéisme atteint un nouveau record en 2022
Au niveau des provinces, on constate que l'absentéisme est plus élevé dans les entreprises du Luxembourg et du Hainaut en Wallonie
17 januari 2023
L'absentéisme en Belgique a atteint un nouveau niveau record en 2022. C'est ce que révèle l'Employment Tracker de SD Worx, qui analyse les données salariales mensuelles de 70 000 employeurs et de près d'un million de travailleurs du secteur privé en Belgique. L'absentéisme à court terme (moins d'un mois) a connu la plus forte augmentation de près de 20% (à 3,43%), dépassant pour la première fois (depuis 2016) l'absentéisme à moyen terme (entre un mois et un an), qui a quant à lui augmenté de 1,65% à 3,18%. En moyenne, 6,6 % des journées ont été perdues en raison d'absences de courte ou moyenne durée en 2022. Il y avait surtout plus de personnes en congé de maladie de courte durée, à 68%. Seul un travailleur sur trois (32%) n'a pas connu un seul jour de maladie de courte durée. Près de 13% ont été absents pour une durée moyenne (entre 1 mois et 1 an).
Le taux d'absence de courte durée le plus élevé a été observé au cours du premier mois de l'année, le mois de janvier étant un mois record. Ensuite, 4,67% des jours ouvrables ont été perdus pour cause de maladie (de moins d'un mois). Au cours des premiers mois de l'année, les pourcentages sont également restés supérieurs à ceux de 2019 et 2021. Au cours du second semestre, SD Worx a constaté une diminution de l'absentéisme à court terme, mais le mois de décembre a de nouveau provoqué un pic, lorsque 3,5 % des jours à travailler ont été perdus pour cause de maladie.
François Lombard, consultant et formateur en gestion de l’absentéisme de SD Worx explique l'augmentation sensible du nombre de jours d'absence de courte durée : « En 2022, nettement plus de travailleurs ont été touchés par une maladie (de courte durée) : près de 68% ont été absents au moins 1 jour (+16%). Au début de l'année 2022, nous avons fait face è un nouveau pic de la crise du coronavirus. A partir du mois d'avril, nous avons entrevu un déclin. En septembre, l'absentéisme de courte durée a connu une nouvelle augmentation, mais nous le constatons également dans l'année de référence 2019. L'automne engendre traditionnellement une vague de rhumes et de grippes. Néanmoins, le pic de décembre a été particulièrement frappant, par rapport à 2021 et 2019. »
Pour l'absentéisme à moyen terme, SD Worx constate une tendance similaire, avec un absentéisme au premier semestre beaucoup plus élevé que les années précédentes. Au second semestre, les chiffres de la maladie entre 1 mois et 1 an baissent en dessous des chiffres de 2021, mais restent supérieurs à l'année de référence 2019.
François Lombard de SD Worx constate des différences régionales : « L'absentéisme a encore augmenté cette année, mais c'est surtout dû aux absences de moins d'un mois, qui ont touché davantage de travailleurs. En Wallonie, la plupart des jours ont été perdus en raison d'absences de courte et moyenne durée, avec respectivement 3,59% et 3,52% des jours à travailler. Au niveau des provinces, on constate que l'absentéisme est plus élevé dans les entreprises du Luxembourg et du Hainaut en Wallonie. Les travailleurs du Hainaut obtiennent les plus hauts scores en termes d'absentéisme à moyen terme en Wallonie. »
À propos de l'analyse de données
Le prestataire de services RH SD Worx a développé le "Employment Tracker" pour donner un aperçu de l'impact de COVID-19 sur le marché du travail belge. Cet outil donne un aperçu du pourcentage de "jours ouvrables", de l'absentéisme, du chômage temporaire et de l'utilisation des jours fériés. Le plus grand calculateur de salaires de Belgique fournit ainsi une image pertinente des secteurs et régions les plus touchés et les plus actifs. SD Worx se base sur les données salariales de 70.000 employeurs et de près d'un million de travailleurs belges, dont un tiers d'ouvriers et deux tiers d'employés, travaillant dans divers secteurs et dans des entreprises de tailles différentes. Les résultats montrent une tendance claire chez les employeurs du secteur privé.