Le secteur de l'aviation subit une pression supplémentaire en raison de l'augmentation des cas de maladie dans le secteur de l’assistance en escale
Les compagnies aériennes représentent le deuxième segment ayant le plus recours au chômage temporaire
15 juli 2022
L'absentéisme au sein du secteur de l’assistance dans les aéroports (CP 140.04) augmente de manière significative. Ces personnes sont en charge de la manutention des bagages, de l'approvisionnement des avions, du débit des passagers et de la sécurité générale dans les aéroports. SD Worx a observé que les absences maladie à court et à moyen terme dans le secteur de l'assistance en escale sont remarquablement élevées en cette période, avec 4,81% d’absences pour cause de maladie à court terme en juin 2022 (jusqu'à 30 jours) et 4,86% pour celles à moyen terme toujours en juin 2022 (entre 30 jours et 1 an). Au total, la perte de jours s'élève donc à près de 10%. C'est ce que montre l'Employment Tracker de SD Worx, qui analyse chaque mois les données salariales de 70 000 employeurs et de près d'un million de salariés du secteur privé en Belgique.
Les congés maladie de courte durée ont augmenté de plus d'un quart (27,08%) dans la manutention au sol au sein des aéroports par rapport à la même période en 2019. Pour les congés maladie à moyen terme, une augmentation de près d’un cinquième est observée (19,81%). En juin 2022, 75,36% des jours à travailler ont effectivement été prestés, contre 80,65% à la même période en 2019. Cela signifie que les compagnies aériennes ne sont pas encore au même niveau d'activité qu'avant la COVID-19.
Pression supplémentaire due à l'augmentation des taux de maladie
Depuis plus de deux ans, le secteur est sous tension en raison du COVID-19, des changements de comportement des voyageurs, des vols annulés et des grèves. Toutefois, SD Worx constatait jusqu'à récemment une tendance positive dans le secteur de l'assistance en escale dans les aéroports. Par exemple, l'emploi a augmenté progressivement en 2021, malgré les faillites en 2020. En 2022, la rotation du personnel est inférieure à 2% et les licenciements sont également inférieurs, en pourcentage, atteignant moins de 1%.
Par rapport à la période pré-corona (2019), la hausse du taux de maladie met également la pression sur l'assistance au sol. L'absentéisme pour maladie de courte durée (maladie jusqu'à 30 jours) dans le secteur de l'assistance en escale a alors atteint 4,81% en juin 2022, soit le deuxième chiffre le plus élevé parmi les 10 secteurs les plus touchés par l'absentéisme pour maladie de courte durée. En effet, le taux de maladie de courte durée a augmenté de 27,08% par rapport à la même période en 2019. En ce qui concerne les congés maladie à moyen terme (congés de maladie entre 30 jours et 1 an), le secteur de l'assistance en escale se classe au 8ème rang des 10 secteurs qui y sont le plus confrontés, avec 4,86% pour le mois de juin 2022. Cela représente une augmentation de 19,81% par rapport à la même période en 2019.
François Lombard, Senior Consultant chez SD Worx, explique : « L'augmentation du nombre de cas de maladie dans le secteur de l'assistance en escale mérite que l'on s'y attarde ; notamment pour éviter le risque d'une spirale négative. Une augmentation des absences en période de forte activité met une pression supplémentaire sur les salariés qui doivent déjà faire face à une charge de travail élevée. Par rapport à juin 2019, nous observons également moins de place pour les vacances dans le calendrier des salariés concernés (-9,91%). Le risque d’absence pour cause de maladie augmente donc, car les volumes de travail ne font que croître. Les vols de passagers dans notre pays n'ont pas encore atteint les niveaux d'avant la crise, mais ils sont tout de même bien en hausse, et le fret continue également d'augmenter»
Les compagnies aériennes ne sont pas encore au même niveau qu'avant la crise du coronavirus
Les compagnies aériennes ne sont pas encore complètement libérées de la COVID-19. C'est d’ailleurs le deuxième secteur qui utilise le plus la mesure du chômage temporaire (3,72%). Seule l'industrie textile y recourt davantage (7,82%). Dès lors, le secteur de l’aviation se place un peu avant le secteur de l'hôtellerie et de la restauration en Belgique (3,63%). Depuis avril 2022, le recours au chômage temporaire pour les compagnies aériennes a ainsi connu une tendance continue à la hausse, avec 3,08% pour avril, 3,31% pour mai et 3,72% pour le mois de juin.
François Lombard, Senior Consultant chez SD Worx, analyse la dynamique entre les deux secteurs : « L'aviation et l'assistance en escale sont des exemples typiques de la manière dont nos emplois et nos secteurs fonctionnent de manière interdépendante. L'annulation de vols par une compagnie aérienne peut entraîner un chômage temporaire chez d'autres prestataires de services par exemple. Après tout, moins de vols ne signifie pas seulement moins de performance pour le personnel de cabine d'une compagnie aérienne ; il y a aussi un impact indirect sur toutes sortes de services de soutien ou opérationnels d'autres compagnies aériennes. En juin 2022, 3,72% des journées ont été perdues pour cause de chômage temporaire dans le secteur aérien. Cette observation est mieux qu'en juin de l'année dernière (13,36%). Dans la manutention au sol, pratiquement aucun jour de chômage temporaire n'a été demandé (0,33%). »
A propos de l’analyse de données
Le prestataire de services RH SD Worx a développé le "Employment Tracker" pour donner un aperçu de l'impact de COVID-19 sur le marché du travail belge. Cet outil donne un aperçu du pourcentage de "jours ouvrables", de l'absentéisme, du chômage temporaire et de l'utilisation des jours fériés. Le plus grand calculateur de salaires de Belgique fournit ainsi une image pertinente des secteurs et régions les plus touchés et les plus actifs. SD Worx se base sur les données salariales de 70.000 employeurs et de près d'un million de travailleurs belges, dont un tiers d'ouvriers et deux tiers d'employés, travaillant dans divers secteurs et dans des entreprises de tailles différentes. Les résultats montrent une tendance claire chez les employeurs du secteur privé.