Les intentions de recrutement des PME augmentent (mais ne retrouvent pas encore le niveau d’avant la crise)
Après avoir touché le fond en avril, les intentions de recrutement repartent à la hausse : une PME sur cinq veut recruter. Mais le pessimisme n’a jamais été aussi élevé en 10 ans
1 december 2020
Les PME manifestent de nouveaux signes de reprise, tant au niveau des intentions de recrutement qu’au niveau des attentes en matière de volume de travail pour le trimestre à venir (jusqu’à fin septembre). Après avoir chuté de moitié en avril, les intentions de recrutement des PME repartent à la hausse. Néanmoins, les intentions de licenciement des PME restent deux fois plus élevées qu’en mars. Et la proportion d’entreprises qui s’attendent à une réduction de l’emploi d’ici fin décembre n’a jamais été aussi élevée en 10 ans. Ce sont les nouvelles perspectives qui ressortent de la 41e enquête sur l’emploi menée pour le compte du prestataire de services RH SD Worx auprès de 1 011 chefs d’entreprise et responsables du personnel.
Une PME sur cinq veut à nouveau recruter avant fin septembre
Vassilios Skarlidis, Directeur Régional PME chez SD Worx, analyse les chiffres : « Après avoir touché le fond en avril, nous observons une hausse considérable des intentions de recrutement en juin : une PME sur cinq veut se remettre à recruter, soit deux fois plus qu’en avril (11 %). Mais nous n’avons pas encore retrouvé le niveau pré-crise de mars (34 %). Le paysage du recrutement est actuellement marqué par une réduction du taux d’expansion et du taux de recrutement à des postes fixes et par une hausse du taux de remplacement et du taux d’emploi à temps partiel. »
La tendance est la même pour la Wallonie, la Flandre et les provinces. Seules les PME bruxelloises sont manifestement plus optimistes.
Les plus grandes PME prévoient de recruter davantage dans le trimestre à venir : pas moins de 65 % des PME comptant de 50 à 249 travailleurs affichent des intentions positives, contre 12 % des PME qui emploient moins de 5 travailleurs et 28 % des PME qui emploient de 5 à 19 travailleurs.
Premiers signes de reprise au niveau du volume de travail
« En ce qui concerne le volume de travail, nous observons aussi les premiers signes de reprise par rapport au mois d’avril. Mais là encore, nous sommes loin de retrouver le niveau du mois de mars. Un quart des PME (24 %) s’attendent à une augmentation, contre 20 % en avril et 34 % en mars », constate Vassilios Skarlidis.
Une PME sur six s’attend à devoir procéder à des licenciements avant fin septembre
Les intentions de licenciement en sont à 16 % en moyenne, soit un taux deux fois plus élevé qu’en mars (augmentation de 8,5 % à 16 %), mais identique à celui du mois d’avril. Les petites PME (avec moins de 5 travailleurs) manifestent beaucoup moins souvent l’intention de licencier du personnel dans le trimestre à venir que les plus grandes PME avec 20 à 47 travailleurs (à 13 % et 32 %). Enfin, les PME qui envisagent des licenciements sont également moins enclines à envisager de remplacer les travailleurs licenciés (à 19 % contre 54 % en mars).
Plus de pessimisme par rapport à l’emploi d’ici fin décembre
Près d’un cinquième des PME (18 %) s’attendent à une réduction de leur emploi d’ici la fin de l’année, soit plus du double qu’en mars (8 %). Ce pourcentage n’a jamais été aussi élevé depuis le début des mesures il y a 10 ans. À l’inverse, la proportion de PME qui s’attendent à une hausse de leur emploi a presque diminué de moitié, de 32 % en mars à 18 % en juin. Cette tendance est à la hausse en Wallonie et en Flandre ; seule Bruxelles est plus optimiste par rapport à fin 2020.
Il est clair qu’au niveau de l’emploi aussi, la crise du coronavirus fait payer un lourd tribut aux entreprises. Bien que la moitié de nos PME s’attendent à un impact nul, plus de quatre PME sur dix (42 %) s’attendent à un impact négatif, tandis que seules 7 % d’entre elles s’attendent à ce que le coronavirus ait un impact positif sur les intentions d’emploi. Le pourcentage des PME qui s’attendent à un impact très négatif est encore plus élevé en juin (21 %) qu’en mars (8 %) et ce pessimisme culmine auprès des grandes PME. En outre, quatre PME sur dix (39 %) indiquent que le climat politique actuel influence leurs intentions d’emploi (contre 28,1 % en mars 2020).
Vassilios Skarlidis de SD Worx conclut : « Bien que le pessimisme vis-à-vis de l’emploi par rapport à la fin de l’année ait augmenté, il y a des points positifs. Par exemple, les intentions de recrutement d’ici fin septembre repartent à la hausse – en particulier à Bruxelles et parmi les PME qui comptent plus de 50 travailleurs – et les intentions de licenciement n’ont plus augmenté. Par ailleurs, la proportion d’entreprises soumises à la fermeture obligatoire a reculé (à 6 % contre 31 % en avril) ; et seules un cinquième des PME (19 %) déclarent avoir toujours massivement recours au travail à domicile (contre 29 % en avril).