L’exemple des cafés bruxellois laisse entrevoir une baisse dans le reste du pays
Ce que nous pouvons apprendre de l'heure de fermeture de Bruxelles pour l'impact sur l'emploi
10 oktober 2020
La dernière semaine de septembre, les cafés bruxellois se sont vu imposer une heure de fermeture obligatoire. Il ressort des derniers chiffres de l’Employment Tracker du prestataire de services RH SD Worx que les jours d’occupation en septembre se maintiennent à moins de la moitié (42 %) de l’année dernière (86 %). Pour plus de la moitié des jours, le chômage temporaire pour cause de coronavirus a été invoqué. Heureusement, les restaurants bruxellois – qui pouvaient rester ouverts jusqu’à 1 heure – ont fait mieux avec 66 %, soit 20 % de moins que le niveau normal.
Heure de fermeture obligatoire des cafés
Depuis la dernière semaine de septembre, les cafés de la région bruxelloise doivent fermer à 23h pour endiguer la propagation du coronavirus. Les restaurants peuvent rester ouverts jusqu’à 1 heure. Cette mesure s’appliquera aux cafés de l’ensemble du pays à partir du vendredi 9 octobre. SD Worx analyse l’impact de cette situation sur les jours d’occupation.
Jours d’occupation dans les cafés bruxellois : deux fois moins élevés qu’en temps normal
En comparaison avec septembre de l’année dernière, les cafés de Bruxelles n’atteignent que 42 % de « jours prestés », alors qu’ils étaient près de 86 % en septembre 2019. Plus de la moitié des jours (51 %) sont enregistrés comme « chômage temporaire pour cause de coronavirus ». Une situation qui contraste avec les restaurants bruxellois : ils atteignent 66 % de jours d’occupation en moyenne en septembre – et le chômage temporaire a été invoqué pour 20 % des jours. Les restaurants se trouvent ainsi « seulement » 20 % en dessous du niveau normal (de septembre 2019 : 83 %).
Il faut le dire : cet été encore, les cafés bruxellois ont continué à tourner à faible régime, avec respectivement 25 % et 30 % en juillet et août, bien en deçà des taux de l’été 2019. Avec la nouvelle mesure imposant leur fermeture, ils atteindront à nouveau un plancher absolu en octobre.
Au café d’Ostende à Liège
Dans le reste du pays, les chiffres pour les cafés étaient plus élevés en septembre : les cafés en dehors de Bruxelles atteignent une moyenne de 70 % de jours d’occupation et 16 % de jours de chômage temporaire. L’absentéisme de courte durée (maladie de moins d’un mois) est inférieur à 2 % et les vacances légales s’élèvent à 6 %. Les jours « prestés » y sont même légèrement supérieurs à ceux des restaurants (68 %).
Dans le top trois du nombre de jours prestés se trouvent les cafés du Brabant flamand, de Flandre occidentale et de Liège. En bas de la liste des emplois dans les cafés figurent Bruxelles, Namur et la Flandre orientale.
Pourcentage d’occupation dans les cafés comparé aux restaurants en septembre, par région
Source : Employment Tracker sept 2020
Vassilios Skarlidis, Directeur Régional PME de SD Worx donne ses prévisions : "Les faibles chiffres des cafés bruxellois, qui doivent déjà fermer à 23 heures depuis fin septembre, laissent supposer que l’heure de fermeture anticipée aura un impact dans tout le pays. Quelques heures de fermeture par jour se traduisent immédiatement par une baisse du chiffre d’affaires et donc aussi par une diminution du nombre de jours de travail pour le personnel, comme nous pouvons le constater dans ces chiffres. Il existe en outre des différences et des défis au niveau régional. Nous ignorons encore comment les cafés bruxellois tiendront le coup après le mois de fermeture."
Les restaurants connaissent en septembre un pourcentage de jours prestés inférieur à celui des cafés, à l’exception de Bruxelles, de la Flandre orientale, de Namur et du Brabant wallon. La province d’Anvers, par exemple, a enregistré 62 % de jours prestés en septembre et 17 % de jours de chômage temporaire. Là encore, les restaurants ont eu plus de difficultés avec moins de jours prestés (53 %) et 32 % de jours de chômage temporaire.