La crise du Covid-19 bouleverse encore cette année notre planning de vacances. Entre mars et juin, nous avons tous pris moins de vacances (légales). Le début des vacances de Noël signifie-t-il des vacances pour presque tout le monde ?
Six dirigeants d'entreprise PME sur dix s'attendent à ce que les collaborateurs puissent prendre leurs jours de vacances légales à temps cette année. Quatre PME sur dix ont des problèmes ou ne sont pas encore sûres qu'elles y parviennent. Environ un collaborateur sur cinq (21,6 %) affirme ne pas vouloir ou pouvoir prendre toutes ses vacances à temps. Il s'agit d'une augmentation par rapport à l'estimation de juin.
En juin, 15 % de nos PME prévoyaient des problèmes de prise de vacances en raison du coronavirus. Dans les PME de plus de 5 travailleurs, ce chiffre s'élevait à plus de 20 %, soit une PME sur cinq. Encore un cinquième (20 %) ne savaient pas encore en juin si la prise de vacances poserait des problèmes. 65 % d'entre elles ne prévoyaient alors aucun problème.
La moitié des PME belges (51,2 %) indiquent avoir pu répartir la prise des jours de vacances. Pour une sur trois (31,5 %), tous les jours de vacances seront pris cette année, même si cela engendre un pic en décembre/vacances de Noël.
Près d'un cinquième (18,9 %) admet que le nombre de jours de vacances non pris est nettement plus élevé en raison de la crise du coronavirus. Six pour cent vont payer plusieurs jours légaux aux employés. Une sur dix (plus de 10 %) déclare toutefois reporter un nombre limité de jours de vacances légales.
Vassilios Skarlidis, directeur régional PME chez SD Worx : « Nous prévoyons également un pic dans la prise de vacances légales pendant les vacances de Noël. Une entreprise sur trois déclare ainsi réussir à faire prendre toutes les vacances légales. Une PME sur cinq prévoit des problèmes ; dans les PME de plus de 20 travailleurs, il s'agit de plus d'une PME sur trois. Une sur dix déclare même reporter des jours à l'année prochaine. » Ce n'est pas un scénario légal : « Le transfert des jours fériés à l'année suivante n'est jamais légalement autorisé. Le ministre Dermagne a toutefois accordé une exception uniquement pour le secteur de la santé. En outre, l'ONEM annonce des contrôles sur les allocations de chômage temporaires perçues à tort. Il est possible qu'un jour de chômage temporaire devienne un congé légal. »
Le dernier Employment Tracker de SD Worx nous apprend que le mouvement de rattrapage entamé en septembre (mais interrompu en octobre) prend un tournant en novembre, avec un niveau de 60 % supérieur à celui de l'année dernière. Le mois de novembre connaît une part importante de vacances légales (10,3 %) et augmente de 43 % par rapport au mois d'octobre. Cette grande différence par rapport à l'année passée est notamment due au timing des vacances scolaires (uniquement en novembre et prolongées). Les vacances d'automne ont en tout cas été mises à profit pour prendre des jours de vacances restants. Cela promet pour les vacances de Noël.
D'autres vacances peuvent parfois être reportées à l'année suivante. Par exemple, il y a souvent des jours de congé supplémentaires en raison de la réduction des heures de travail, les jours RTT. Ou des congés extra-légaux, en raison de l’ancienneté d’un employé par exemple.
« Les possibilités de les transférer dépendent de la source juridique qui les accorde. Que dit la convention collective, le règlement du travail ou même l'usage ? Certaines organisations permettent ainsi une répartition jusqu'au premier trimestre de 2021 », précise Vassilios Skarlidis de SD Worx,