Comme solutions possibles au problème de la mobilité, les PME se tournent principalement vers les pouvoirs publics. Les deux principales solutions proposées révèlent que :
L’experte en mobilité Veerle Mobilité explique : « Il est frappant de constater que même nos plus petites entreprises, les PME de moins de 100 travailleurs, indiquent qu’une meilleure mobilité est une question couvrant deux aspects et qui exige des efforts de toutes les parties. Il est à noter que les infrastructures cyclables sûres occupent la deuxième place pour les PME, tant en Flandre qu’à Bruxelles et en Wallonie, bien que le vélo ne soit pas encore bien fortement représenté pour les trajets domicile-lieu de travail à Bruxelles et en Wallonie. Parmi les leviers que les PME peuvent elles-mêmes contrôler, citons l’incitation à l’utilisation du vélo (35,9 %), davantage de possibilités de travail à domicile (44,5 %) et des horaires flottants (plus larges) dans les régions sensibles aux embouteillages (23,4 %). »
Top cinq pour les PME, tant en Flandre qu’à Bruxelles et en Wallonie
Points les plus envisagés comme solutions de mobilité : | Points les moins envisagés comme des solutions de mobilité : |
1. Meilleurs transports publics pour les trajets domicile-lieu de travail | 1. Routes et autoroutes plus nombreuses et de meilleure qualité |
2. Infrastructures cyclables plus nombreuses et plus sûres | 2. Bureau décentralisé (coworking) |
3. Davantage de possibilités de travail à domicile | 3. Normes environnementales plus strictes pour le parc voiture |
4. Encourager les trajets domicile-lieu de travail à vélo | 4. Taxe kilométrique |
5. Horaires flottants encore plus larges | 5. Encourager le covoiturage (communautaire) |
Il est important d’en examiner le potentiel : une PME sur trois (29 %) est intéressée par le fait de proposer des vélos. Près d’un employeur-PME sur cinq (21,4 %) manifeste un certain intérêt pour l’indemnité vélo. Près d’un cinquième (18 %) s’intéressent au budget mobilité (échange d’une voiture de société contre une combinaison, p. ex., d’une voiture écologique et d’alternatives durables comme le vélo) et 8,6 % disent vouloir examiner l’option de cash-for-car (échange d’une voiture de société contre du cash).
« L’intérêt des PME pour le cash-for-car est plus faible que pour le budget mobilité. Ce n’est pas surprenant, car la voiture de société est souvent indispensable professionnellement, pour les visites chez les clients. Ces collaborateurs ne peuvent donc pas choisir cette option. En outre, l’inconnu ne rencontre pas beaucoup de succès : nous constatons que de nombreuses PME ne connaissent pas encore ces options : plus de quatre sur dix (42 %) ne connaissent pas encore le cash-for-car et 38 % ne connaissent pas encore le budget mobilité. »
Avec 31,6 %, l’indemnité vélo se situe dans le trio de tête de ce que les PME disent appliquer déjà aujourd’hui, après la voiture de société (53 %) qui est au même niveau que l’intervention patronale pour l’utilisation de sa propre voiture, du train, du tram et du bus (50 %). La mise à disposition d’un vélo (8,8 %), la proposition d’un budget mobilité (3,1 %) et le cash-for-car (2 %) ont un score inférieur. Il ne faut pas oublier que ces dernières options sont des initiatives fédérales relativement récentes, lancées respectivement le 1er mars 2019 et le 1er janvier 2018, et pour lesquelles l’employeur doit prendre les devants.
Cela correspond aux modes de transport que les travailleurs des PME indiquent utiliser pour leurs trajets domicile-lieu de travail. L’enquête récente de SD Worx indique que, dans les PME également, la « propre voiture » est le principal moyen de transport pour les trajets domicile-travail (avec la Wallonie en tête), suivie par la voiture de société. Le vélo occupe la troisième place (avec la Flandre en tête) et les transports publics sont les moins populaires. Il existe cependant des différences régionales : les transports publics (métro, tram, bus - sans le train) sont le moyen de transport le plus populaire des travailleurs de la Région de Bruxelles-Capitale.
Source : SD Worx 2019 (enquête auprès de 2 500 travailleurs belges)
En 2019, la moitié des PME ont indiqué autoriser le travail à domicile : soit la PME l’autorise pour tout le monde, soit pour un nombre limité de fonctions pour lesquelles le travail s’y prête. Trois PME sur dix affirment que chaque travailleur a le droit de travailler à domicile ou sans bureau fixe et qu’elles l’autorisent toujours. Deux sur dix révèlent que cela peut dépendre de la fonction. Seules quatre sur dix indiquent que c’est pratiquement impossible (alors qu’il y a trois ans, elles étaient encore cinq sur dix).
Les plus petites PME (moins de 5 travailleurs) déclarent le plus souvent que le travail à domicile est pratiquement impossible (moins de la moitié, soit 44,6 %) ou non autorisé (10,7 %). Il s’avère également que lorsqu’elles le permettent, les plus petites entreprises sont les plus flexibles. Parmi les PME de moins de 5 travailleurs, 35 % disent que chaque travailleur peut le faire. Plus la PME est grande, moins c’est le cas. Pour les plus grandes PME, 62,6 % disent que cela dépend de la fonction contre 9,7 % pour les PME de moins de 5 travailleurs.
Environ la moitié (53 %) des PME qui le permettent ne fixent pas de maximum. Un quart indiquent qu’il est limité à « régulièrement avec un nombre maximum de jours » (24,3 %) et un cinquième le permettent dans des « situations très exceptionnelles » (22,3 %).