Par rapport à leurs collègues européens, les travailleurs belges déclarent avoir un niveau de participation faible dans leur organisation. Près de la moitié d’entre eux (56 %) sont insatisfaits de leur degré de participation ou de l’impact qu’ils ont sur l’entreprise où ils travaillent. Ces chiffres ont à peine évolué depuis 2009, lorsque SD Worx a réalisé cette enquête pour la première fois. En outre, la Belgique est tout à fait en queue du peloton européen : dans nos pays voisins, l’Allemagne (42 %), la France (42 %) et le Luxembourg (38 %), à peu près quatre travailleurs sur dix sont insatisfaits de leur niveau de participation ; aux Pays-Bas, le leader européen, seuls trois travailleurs sur dix (31 %) le sont.
La taille de l’organisation a une influence majeure sur la satisfaction des travailleurs belges quant au degré de participation dans leur entreprise. Dans les PME (les entreprises avec moins d’une centaine de travailleurs), un peu plus de la moitié des travailleurs (52 %) sont satisfaits, mais dans les organisations avec plus de cinq cents collaborateurs, cette proportion n’est déjà plus que de quatre sur dix (41 %).
La culture d’entreprise joue aussi un rôle décisif dans la perception qu’ont les collaborateurs de leur participation. Dans les organisations hiérarchiques, présentant un environnement de travail très formalisé, sept collaborateurs (non exécutifs) sur dix (71 %) estiment la participation insuffisante. Dans les entreprises avec une culture familiale, des environnements de travail typiquement très conviviaux caractérisés par la tradition et la loyauté, ce chiffre est beaucoup plus faible (40 %).
Lorenzo Andolfi, Conseiller HR chez SD Worx, commente ces chiffres. « Alors que la personnalisation de la relation employeur-travailleur est à la hausse et que les collaborateurs sont de plus en plus souvent aux commandes de leur propre carrière, il semble par ailleurs que leur participation dans les entreprises reste très limitée. Et c’est dommage, car des études internationales montrent que les travailleurs qui ont davantage leur mot à dire sont plus impliqués et plus engagés. Ils peuvent ainsi représenter une plus-value économique accrue pour l’entreprise. Les entreprises ont donc tout intérêt à donner suffisamment voix au chapitre aux travailleurs, et à les impliquer dans le processus de décision. C’est par exemple possible en travaillant avec des équipes plus petites, ce qui rend la communication plus directe et la collaboration plus transparente, et permet par conséquent de convertir plus rapidement les idées en actions. »
En revanche, davantage que leurs collègues européens, les travailleurs belges ont tendance à déclarer pouvoir planifier eux-mêmes leur travail et disposer d’une autonomie suffisante. Près des trois quarts des travailleurs (73,2 %) estiment ainsi avoir suffisamment de latitude pour régler eux-mêmes leur travail – seuls les Pays-Bas font mieux, avec 75,2 % –, et 86,5 % d’entre eux sont satisfaits de leur degré d’autonomie et d’indépendance. À cet égard aussi, les Pays-Bas sont une nouvelle fois en tête du peloton européen, avec 87,6 %.
Grafique 2. % de travailleurs de sept pays européens qui indiquent être satisfaits avec leur degré d’autonomie au travail.
Pour impliquer davantage les collaborateurs dans le processus de décision, SD Worx a développé l’outil numérique Pulse. Il donne la possibilité aux collaborateurs d’évaluer continuellement le travail en équipes. Sur la base de leurs avis et de leurs suggestions, des actions peuvent alors être entreprises pour mettre en œuvre des améliorations.